La création d’une entreprise est une aventure passionnante qui demande une préparation minutieuse et une compréhension approfondie du marché cible. Pour maximiser les chances de votre projet à long terme, il est donc crucial de consacrer du temps à cette phase préliminaire et d’en suivre les étapes clés. Nous vous livrons dans cet article les points essentiels de la marche à suivre pour créer votre entreprise dans des conditions optimales.
Transformer une passion en opportunité
Le premier défi : trouver une idée de projet attrayante et réalisable. Qu’il s’agisse d’un nouveau produit, d’un service innovant ou de dupliquer une activité connue, formalisez ce qui va la distinguer : ses caractéristiques, ses cibles, ses points forts et ses limites éventuelles.
Prenez aussi le temps d’évaluer votre idée de manière critique. Interrogez-vous sur ce que vous allez vendre aujourd’hui mais aussi sur la viabilité de votre projet sur la durée. N’hésitez pas à partager votre idée : une idée en elle-même n’est pas protégée. Ce sont les formes concrètes qu’elle prendra qui seront, le cas échéant, à protéger (marques, inventions, concept, savoir-faire…).
C’est enfin le moment de questionner vos motivations. En effet s’engager dans l’entreprenariat entraîne des changements majeurs sur votre situation personnelle ou professionnelle. En d’autres termes « quelle vie voulez-vous avoir ? ».
Réaliser une étude de marché approfondie
Une fois que vous avez une idée de projet prometteuse, il est indispensable de réaliser une étude de marché précise pour en mesurer la faisabilité. Celle-ci permet de comprendre votre marché en profondeur, d’identifier les opportunités et les défis, et de vous positionner de manière compétitive. Voici les principaux aspects à aborder :
- La demande : identifiez vos clients « cœur de cible » mais aussi la taille, la répartition, les habitudes d’achat, les attentes de votre future clientèle que vous soyez en B to B ou B to C.
- La concurrence : déterminez vos principaux concurrents et analysez leurs forces et leurs faiblesses, leur part de marché, leur stratégie marketing. En décryptant vos concurrents, vous pourrez vous différencier en offrant quelque chose de nouveau ou en améliorant ce qui existe déjà.
- Les acteurs du marché : étudiez l’organisation, le poids, l’implantation des fournisseurs, des distributeurs ou des partenaires potentiels.
- Les opportunités et menaces : observez les impacts possibles de l’environnement technologique, socio-économique ou réglementaire.
Au terme de l’étude de marché vous détenez des informations précieuses pour affiner votre projet, définir votre stratégie commerciale et marketing et des éclairages qui vont faciliter vos prises de décisions tout au long du processus de création de votre entreprise.
Élaborer un business plan solide
Il est temps de passer à l’élaboration de la feuille de route de votre entreprise, le business plan. Celui-ci est au cœur de votre démarche et conditionne fortement sa réussite. Il est en effet primordial pour :
- Clarifier votre ambition et vos objectifs à long terme : il vous aide à choisir où vous voulez aller et comment vous allez y arriver.
- Donner une vision à 360° de votre projet : au fur et à mesure de son élaboration vous êtes amenés à décliner de manière détaillée tous les aspects de votre stratégie tels que les ressources humaines, le commercial, le marketing, la communication et la production.
- Sécuriser le « business model » et la stratégie financière qui vont assurer la rentabilité de votre activité. La qualité de votre analyse financière et des projections du prévisionnel financier sera également décisive pour convaincre les banques et les investisseurs de la force de votre projet.
Choisir la structure juridique
Cette étape est capitale. Elle détermine l’étendue de votre responsabilité légale et celle de vos associés, le niveau de votre protection sociale, la fiscalité et la gouvernance de votre entreprise. Le choix du statut juridique dépend, de fait de nombreux facteurs, tels que la taille de votre future entreprise, la nature de votre activité, la responsabilité que vous êtes prêt à assumer ou le nombre d’associés. Nous listons quelques-unes des structures juridiques les plus courantes :
- L’entreprise individuelle (EI) est la forme la plus souple pour se lancer seul. Elle n’exige pas d’apport en capital social et vous exercez en nom propre. Cette forme juridique vous permet néanmoins de distinguer votre patrimoine professionnel et personnel.
- La SARL (Société A Responsabilité Limitée) n’exige pas de capital social élevé au départ. Elle protège les associés des dettes que l’entreprise peut contracter et permet un fonctionnement souple et sécurisé. L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) est son équivalent si vous êtes seul.
- La SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) offrent une grande flexibilité de gestion. Le capital social est variable et les règles de fonctionnement sont personnalisables.
Anticiper les besoins de financement
Réussir le lancement de son entreprise, c’est financer l’amorçage et au-delà. Vous devez être en mesure de couvrir les coûts de démarrage et les dépenses opérationnelles mais aussi vos besoins futurs en fonds de roulement pour assurer la croissance de votre entreprise. Quelles sont les options à considérer ?
- Un financement personnel provenant de vos économies, vos revenus personnels ou vos actifs pour assurer votre autofinancement ou garantir les prêts que vous allez contracter.
- Des prêts bancaires. Recourir aux banques nécessite un plan de financement équilibré et des apports en fonds propres suffisants. Plus largement votre business plan doit être crédible et professionnel.
- Des investisseurs particuliers ou professionnels (société de capital-risque, « business angels », institutions) prêts à investir dans votre entreprise en échange d’une prise de participation ou de bénéfices futurs. Etudiez avec soin les conditions et les implications de l’entrée de ces investisseurs dans votre entreprise.
- Des aides publiques sous forme de crédit d’impôts, d’avances remboursables, de prêts ou de subventions pour soutenir le financement de certains aspects de votre entreprise (innovation, recherche et développement, transition écologique…)
Effectuer les démarches de création
Après avoir sélectionné le statut juridique de votre entreprise et sécurisé son financement, vous êtes prêt à entreprendre les démarches administratives et juridiques :
- Le choix du nom de votre entreprise si vous optez pour une société. Cette dénomination commerciale sera portée sur l’ensemble des documents que vous émettrez (factures, outils de communication…)
- La domiciliation de votre siège social : cette adresse physique peut être un local dédié, votre adresse ou vous pouvez avoir recours à une société de domiciliation.
- Le dépôt du capital social de la société par la remise de fonds sur un compte bloqué auprès de la banque ou d’un notaire. Il servira de garantie pour les créanciers de l’entreprise et pour financer les activités initiales. Il doit impérativement avoir lieu avant le dépôt des statuts.
- La signature des statuts de votre société. Leur rédaction peut prendre du temps car toute omission ou inexactitude risque de pénaliser à terme votre entreprise. Vous y définissez notamment les règles de fonctionnement, la répartition des actions ou des parts sociales (le cas échéant) et les droits et responsabilités des associés.
- La réalisation de certaines formalités spécifiques si vous allez exercer une activité réglementée (agence immobilière, restaurant…)
- L’immatriculation de l’entreprise auprès du guichet électronique unique de l’INPI. Les justificatifs demandés dépendront de la forme juridique que vous aurez choisie. Cette démarche aboutit à la reconnaissance officielle de votre entreprise auprès des différents organismes (INSEE, services fiscaux, URSSAF…) et un extrait de KBIS vous sera délivré.
- L’obtention, si nécessaire, d’un numéro de TVA intracommunautaire auprès du service des impôts des entreprises (SIE). Il est obligatoire si votre entreprise va réaliser des transactions commerciales avec des pays de l’Union européenne.
Aucune de ces démarches n’est à négliger. Toute erreur ou oubli retarde fortement l’ensemble du processus.
Comme nous l’avons vu, la création d’entreprise est un processus exigeant. Il nécessite, à chaque stade, des questionnements qui impacteront sur la vie future de votre entreprise. Être entouré de professionnels compétents dans ce domaine représente, sans nul doute, un atout. En particulier bien choisir, dès le départ, un expert-comptable vous permet d’optimiser le montage de votre projet, d’être accompagné à chaque moment essentiel puis d’être conseillé au quotidien dans le pilotage de votre entreprise.